DESS Gestion et Protection de l'Environnement

Lacombe Florian

Marc Magali

Nguyen Sylvain

La lutte Biologique


Sommaire (accès direct en cliquant)
Introduction
Présentation de la protection des cultures
Principe de la lutte biologique
Exemples
Avantages
Inconvénients
Mise sur le marché
Références (documents papiers et liens)

Introduction

L'utilisation massive de pesticides en agriculture intensive, permet de lutter contre les ravageurs des cultures. Les ravageurs sont des organismes animaux (insectes pour la plupart) causant par leur prolifération soudaine des dégâts importants dans les cultures. Ces ennemis des cultures sont issus de l'ensemble du règne animal : insectes, acariens, myriapodes, gastéropodes, nématodes, oiseaux, mammifères, champignons, bactéries, virus (cf. fig. 1). L'agent de lutte (ou auxiliaire) est un organisme différent, le plus souvent un parasite (ou parasitoïde), un prédateur ou un agent pathogène du premier. La lutte biologique constitue une solution efficace, bien que demandant l'observation de l'environnement, bien plus subtile et difficile que la lutte chimique.

Présentation de la protection des cultures

· La monoculture intensive :

Favorise le développement des ennemis des cultures par l'uniformité du milieu agricole, la destruction des prédateurs antagonistes naturels ou de leurs habitats. Impose l'utilisation de quantités importantes de pesticides (lutte chimique), directement nocifs pour l'homme ou indirectement (pollution des eaux superficielles et des nappes phréatiques), intoxicant des animaux sauvages et des animaux domestiques.

Les pesticides sont bien plus toxiques que les herbicides à quantités égales. Les essais de toxicité sont effectués sur le rat blanc et ne permettent donc pas de connaître directement la toxicité sur l'Homme et notamment la toxicité chronique (exposition répétée à la toxine en faibles doses).

· L'utilisation des pesticides est une course sans fin (ex : les parasites du bananier sont actuellement contrôlés avec 50t/ha d'intrants alors que seulement 7 t / ha suffisaient il y a 50 ans).

· Devant le recul de l'efficacité de la lutte chimique et le coût croissant de celle-ci, l'agriculture moderne met en application depuis quelques années les principes suivant :

L'agriculture a traversée, de manière schématique, les étapes suivantes :

lutte chimique aveugle Ø lutte chimique conseillée Ø lutte dirigée (cf. fig. 2)

La lutte biologique consiste à introduire ou à renforcer une population d'auxiliaires, eux-mêmes inoffensifs pour les espèces végétales à préserver. Cette technique intervient dans les méthodes dites de "protection intégrée" et "production agricole intégrée" (cf. fig. 2). Elle permet, et c'est là son intérêt majeur, de limiter les apports de pesticides.

Très grossièrement, nous pouvons schématiser les relations de causes à effet suivantes :

Optima éco-agronomiquesØ optima écologiquesØ santé humaineØ développement durable

Principe

Les ravageurs, en tant que consommateurs primaires, se situent sur le 2ème niveau de la chaîne trophique. La lutte biologique emploie des agents de contrôle (antagonistes) appartenant à un échelon supérieur de cette chaîne (cf. fig 3). Les principales stratégies utilisent diverses approches: biopesticides (production de métabolites secondaires toxiques), relation hôte-parasitoïde, prédation et compétition.

fig. 3

Exemples

· Biopesticide : toxine de Bacillus thuringiensis vs. lépidoptères (sur des stades larvaires)

· Relation hôte-parasitoïde : Trichogrammatidés vs. lépidoptères (sur des pontes)

· Prédation : coccinelle Harmonia axyridys vs. pucerons

· Compétition : levures vs. champignons (sur des microfissures de fruits)

Avantages

· Limiter les apports de pesticides

· Lutter contre des ravageurs :

- résistants

- exotiques

· Ne pas nuire à d'autres espèces que le ravageur car les auxiliaires sont généralement très spécifiques (surtout les parasitoïdes)

· Simplicité d'utilisation parfois

(ex : pulvérisation de bactéries, analogue aux insecticides)

· Meilleures conditions de travail du personnel sous serre

· Meilleur état général des plantes, d'où meilleure qualité des produits

 

 

· Autopropagation (le cycle de vie de l'auxiliaire est identique à celui du ravageur)

Inconvénients

· Coût élevé ne permettant qu'une utilisation limitée aux cultures à forte valeur ajoutée (cultures sous serre et cultures "bio")

· Infection des pollinisateurs (ex : contamination des abeilles par un champignon auxiliaire)

· Difficulté dans le choix du mode d'application, qui permette à l'agent de lutte d'être positionné au bon endroit et au bon moment pour qu'il exprime ses capacités antagonistes. (Anticipation par ex : les maladies d'origine tellurique imposent que le microorganisme antagoniste colonise la rhizosphère, donc qu'il soit appliqué sur les graines)

· Développement limité des auxiliaires, fuite de ceux-ci d'où nécessité d'en réintroduire,

ou au contraire :

· Prolifération incontrôlée de l'auxiliaire

(ex : Bufo marinus en Australie)

 

Mise sur le marché

La mise sur le marché d'un antagoniste requiert la constitution d'un dossier d'homologation préalable. Il comprend plusieurs étapes : sélection, étude des mécanismes d'action, toxicité, tests pilotes et pratiques (cf. fig. 4).

Conclusion

Contre les espèces indésirables, la lutte biologique constitue une solution efficace, bien que demandant l'observation de l'environnement, bien plus subtile et difficile. La lutte biologique peut s'inscrire dans une optique de développement durable, à condition toutefois de bénéficier d'un suivi scientifique rigoureux. Une utilisation plus répandue de cette pratique permettra la baisse des coûts de production des auxiliaires, ce qui sera le chemin d'un nouveau cercle vertueux.

Références

Bulletin OILB/SROP no 4 (1977)

Infos-Ctifl nos 159 (mars 2000), 163 (jlt/aout 2000)

PHM Revue horticole nos 407 (oct.1999), 418 (oct.2000), 424 (avril 2001)

Phytoma nos 536 (mars 2001), 542 (oct.2001)

Dossiers de l'environnement no19 (http://www.inra.fr)

http://www.inra.fr/opie-insectes/luttebio.htm

http://www.entomology.wisc.edu/iobc/nrs.htm

 

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